Penser l’IA et le numérique dans l’intérêt général : édito de Clara Chappaz

Le Conseil de l’intelligence artificielle et du numérique que nous installons aujourd’hui s’inscrit dans l’histoire du Conseil national du numérique. Il prolonge son intuition fondatrice : penser le numérique comme un enjeu politique, collectif, démocratique.

Mais il marque aussi une nouvelle étape. À l’image de mon ministère, désormais dédié à ces enjeux, il vient affirmer la nécessité d’un regard indépendant, lucide, exigeant sur l’intelligence artificielle, pour éclairer les choix publics dans un contexte de transformation rapide et profonde.

L’intelligence artificielle redessine nos économies, nos métiers, nos rapports au savoir et au travail. Les infrastructures numériques sont devenues des actifs stratégiques. Et les citoyens attendent davantage de transparence, de protection face à certaines dérives du numérique, en particulier lorsqu’elles touchent nos enfants.

Le Conseil a vocation à enrichir le débat démocratique, à alerter si nécessaire, à ouvrir des pistes nouvelles. Il sera un espace de veille, d’analyse et de confrontation des idées. Son indépendance, son ouverture et sa liberté de ton sont essentielles.

La diversité de ses membres – issus de la recherche, de l’entreprise, de la société civile et du Parlement – garantira la richesse des regards et la fécondité des débats. Sa co-présidence, assurée par Anne Bouverot et Guillaume Poupard, apporte à la fois légitimité et complémentarité.

Plusieurs enjeux de société au cœur de l’action de mon Ministère pourront nourrir les réflexions et ses travaux dans les mois à venir : usages de l’IA, soutenabilité numérique, souveraineté technologique, protection des enfants en ligne.

La refondation du Conseil de l’intelligence artificielle et du numérique repose sur une conviction : le numérique doit être débattu publiquement, gouverné collectivement, et pensé à la hauteur de ses effets sur notre démocratie et notre société.

Clara Chappaz